La bataille de Bléneau des  6 et 7 avril 1652


Cette bataille est un épisode de la « Fronde ».

La Fronde ?

Depuis 1648, le cardinal Mazarin, appuyé par la régente Anne d’Autriche, mère du jeune Louis XIV, se heurte à l’hostilité du Parlement de Paris, qui souhaite arracher une extension de ses compétences, puis à celle de certains princes dont le Prince de Condé, qui veulent participer à la gestion du royaume. En 1651,  Condé a pris le parti du roi d’Espagne et s’est installé à Bordeaux. 

Le parti du roi est défendu par des  hommes fidèles : Hocquincourt et Turenne. Ils ont entrepris de permettre au jeune roi et à Anne d’Autriche qui s’étaient réfugiés à Poitiers de regagner Paris.

La bataille

Le soir, l’armée des princes arrive à Rogny. Après avoir essayé la ruse, Condé ordonne l’attaque et prend le pont. Son armée peut ainsi s’engouffrer dans la brèche.

Les soldats d’Hocquincourt attaqués à la Brenellerie et la Métairie haute se rendent, de même que les soldats chargés de défendre le village. Puis c’est saint Eusoge et Cottard qui cèdent quand Condé fait venir le canon.

Hocquincourt  prend la mesure de l’attaque mais sa résistance échoue car ses troupes sont dispersées et se débandent.

Condé est à Breteau et s’empare des chariots de bagages, de munitions et de vivres de l’armée royale. Condé a bien l’intention de se rendre ensuite à Bléneau, quartier de roy d’Hocquincourt.

Le 7 avril au matin, Turenne quitte Briare  et progresse prudemment en direction de Breteau. Il apprend la défaite d’Hocquincourt. Il est rejoint par le reste de son armée, des mousquets et des piques. Ses hommes sont en embuscade derrière « le bois de Dreux »

L’armée des princes est massée sur la gâtine des Plaindesses.

 

Les deux armées sont à 3 km l’une de l’autre, séparées par ce bois qui possède une trouée en son milieu.

Turenne envoie un escadron de 50 chevaux à l’entrée du passage puis se retire comme s’il renonçait.

Condé pense qu’il fuit. Il lance six escadrons dans le passage. Le sol est marécageux. 

Turenne lance sa cavalerie et c’est l’affrontement. Turenne déclenche le tir de ses huit canons, causant de lourdes pertes à l’ennemi

 Condé se retire, vaincu  et regagne Rogny avec son butin et des prisonniers. 

Hocquincourt arrive par le chemin de Champoulet. Les armées royales se retirent. Turenne retourne à Briare, Hocquincourt  à Bléneau. 

Les deux armées continueront les hostilités en direction de Paris.

Les pertes humaines sont plus nombreuses dans le clan de Condé, elles sont sévères dues au canonnage du bois de Dreux. On parle de 4à 500 vies perdues. Condé a fait des prisonniers, peut-être 5 à 600.

On se bat... A l’arquebuse, à la pique et au mousquet… tenus par l’arquebusier, le piquier, et le mousquetaire…

1 dans sa forme, cela n’a pas été une bataille rangée, en lignes sur un champ de bataille mais une série d’escarmouches

2 dans son résultat. Les deux camps ont tous deux revendiqués la victoire : Condé a vaincu Hocquincourt, remporté du butin et des prisonniers qui ont grossi son armée. Mais c’est Turenne  qui tire un meilleur parti en sauvant la Cour et le Roi.

3 dans sa localisation : elle n’a pas eu lieu à Bléneau mais à Breteau ! 

D’après Le bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne Tome 149 2012/1

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